Dans ce contexte, comment l’autoroute façonne-t-elle le paysage et l’habitat et influence-t-elle la manière d’aménager ces territoires ? Comment ces autoroutes -héritages des années glorieuses- évoluent-t-elles dans leur dimension territoriale ? Pour répondre à ces questions, cette thèse propose d’explorer deux pistes de recherche. Premièrement, une enquête de terrain menée au sein de la métropole Aix-Marseille- Provence -aussi dite «métropole autoroutière » (OCDE, 2012)- vise à appréhender les relations entre les territoires périurbains et l’infrastructure en termes de formes, d’usages et de gouvernance. Deuxièmement, la thèse a pour objectif de comprendre les héritages et les processus de transformation en cours de l’interface autoroute-territoire par une recherche historique et prospective, interrogeant à la fois les projets et les représentations du territoire. L’autoroute apparaît ainsi comme un puissant révélateur des paradoxes, des conflits et des injustices socio-spatiales qui caractérisent les territoires urbains et périurbains. Alors que les milieux urbanisés se diversifient et se densifient autour des infrastructures existantes, le statut d’autoroute continue à préconiser des solutions techniques, produisant des paysages génériques -écrans acoustiques, affichage publicitaire, etc.- et des « espaces de la nuisance » -talus, sous passages, espaces résiduels, etc.